British noir. Littérature, film, séries
6-8 novembre 2025
Universités Paris Nanterre, Paris Cité et Sorbonne Nouvelle
Organisé par Jean-François Baillon, Emmanuelle Delanoë-Brun, Christophe Gelly et Benoît Tadié
Présentation
Ce colloque s’intéresse au développement du British noir à travers différents médias (littérature, cinéma, séries télévisées), depuis le début du XXᵉ siècle jusqu’à nos jours. Bien que les définitions varient, le noir a généralement été théorisé comme une tradition d’origine américaine, apparue dans les années 1920 sous sa forme dite hardboiled, en opposition à la fiction policière classique britannique ou d’influence britannique. Le noir américain est souvent décrit comme mettant en scène des visions du crime plus modernes, urbaines et violentes, et comme reposant davantage sur des modes d’expression vernaculaires, adoptant une posture cynique à l’égard des « vérités sociales et des contrats sociaux » (Westlake). Dans ses développements postérieurs à la Seconde Guerre mondiale, il exprimerait un profond sentiment d’aliénation, de désaffiliation ou d’incrédulité face au « mensonge social » (Rexroth). Plutôt qu’une simple imitation des modèles américains, le British noir peut être défini comme le croisement de courants indigènes — tels que les récits d’espionnage désabusés, déjà représentés dans The Secret Agent de Conrad (1907) — et d’influences venues du noir américain, d’abord introduites en Grande-Bretagne par les magazines pulp et les films de gangsters à la suite de la Première Guerre mondiale. À partir de l’entre-deux-guerres, le British noir se développe en opposition aux valeurs et aux formes littéraires établies, tandis que les doutes à l’égard du patriotisme, de l’Empire, des inégalités sociales et du « grand capital » se mêlent à l’attrait pour les modèles narratifs américains, donnant naissance à ce que Raymond Williams a qualifié de « structure de sentiment » propre au British noir.
Programme
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