Journée d’études: “L’essai dystopique : formats, discours, valeurs”

L’essai dystopique : formats, discours, valeurs

14 mai 2025

Centre de colloques (Salle 100, rez-de-chaussée), Campus Condorcet, Paris-Aubervilliers, Place du Front populaire, 93300 Aubervilliers (France)

 

Organisé par Chloé Conant-Ouaked (Université de Limoges), Xavier Hernàndez i Garcia (Université de València), Irène Langlet (UMR THALIM CNRS / Université Gustave Eiffel), Gonçal López-Pampló (Université de València), Valérie Stiénon (Université Sorbonne Paris Nord)

La dystopie semble être partout dans nos productions culturelles. Romans, films, séries, jeux vidéo, jeux de plateau, produits dérivés, franchises, publicités : aucun domaine ne lui échappe. Ce récit du collectif qui met question et en crise l’avenir proche, le dépeignant comme étant menacé ou sur le déclin, réunit généralement trois caractéristiques : la vraisemblance, le pessimisme et une représentation du social dans sa globalité, que ce soit au niveau de la ville, du pays ou du monde. Infiltrante et expansive, diffusée par le livre, l’écran et l’objet, la dystopie fait désormais partie de nos expressions quotidiennes. Elle a acquis la portée transmédiatique d’un super-genre capable d’investir de nombreux schémas génériques, des plus attendus (la science-fiction post-apocalyptique) aux plus surprenants (la comédie satirique, à l’instar de Don’t look up réalisé par Adam McKay, 2021).

Abondamment déclinés, les scénarios dystopiques ne sont pas que fiction. Ils existent également dans des modalités factuelles, proches du texte d’idées, de l’exposé théorique et du programme sociopolitique. Il en résulte une expression modulaire et polymorphe que l’on pourrait qualifier d’essai dystopique : une pensée du pire présentée sous l’angle de la menace ou de la catastrophe, déployée à des fins informatives ou argumentatives et articulée à des visions du collectif ancrées dans un présent continué ou un futur proche caractérisé par son imminence. Le registre vraisemblable de la dystopie, qui fait d’elle une expression à peine contrefactuelle susceptible de se surimposer au réel comme un miroir révélateur de ses failles, autorise précisément cette rencontre entre un genre issu des littératures de l’imaginaire et une variété du texte d’idées caractérisée par sa liberté de ton, de codes et de cadre disciplinaire. Cette hybridation de la dystopie à l’essai (et inversement) permet de faire bouger les frontières des savoirs tout en assumant un point de vue situé, autorisé par diverses formes de clairvoyance, de conscience du collectif ou de savoir historique et scientifique.

Programme

9h | Accueil des participant.es
 
9h15 | Mot d’ouverture par les membres du Réseau « Essai XXI »
 
9h30 : Valérie Stiénon (Université Sorbonne Paris Nord – Pléiade / IUF), Introduction
 
Hybrider les formes
Présidence : Christèle Couleau (Université Sorbonne Paris Nord – Pléiade)
 
9h50 | Florentin Groh (Université d’Aix-Marseille), Punishment Park (dir. Peter Watkins, 1971) : essai d’une violence dystopique à travers le discours documentaire
 
10h20 | Marine Aubry-Morici (Università degli Studi di Roma Tre), Le Near chaos réactionnaire ou comment détourner les codes de l’essai pour fabuler « le péril vert »
 
11h : Pause café
 
Penser l’effondrement
Présidence : Irène Langlet (UMR THALIM CNRS / Univ. Gustave Eiffel)
 
11h20 | Jean-Paul Engélibert (Université Bordeaux Montaigne), Le mythe de l’effondrement. Critique du discours collapsologique
 
11h50 : Gonçal López-Pampló et Xavier Hernàndez i Garcia (Universitat de València), Joan Fuster : intuitions de l’effondrement
 
12h20 | Joseph Gotte (Université Paris-Est Créteil), Écrire à l’ombre des catastrophes. Visées, régularités et dispersion de l’essai « effondriste »
 
13h | Déjeuner
 
Explorer les possibles
Présidence : Gonçal López-Pampló (Universitat de València)
 
14h30 | Martí Domínguez (Universitat de València), Dystopie et réalité dans Le Meilleur des mondes
 
15h | Marceau Forêt (Université Lumière Lyon 2 / UQÀM), L’essai dystopique, terreau d’une philosophie des possibles. Cybernanthrope et science-fiction chez Henri Lefebvre
 
15h40 | Pause café
 
Engager la théorie
Présidence : Xavier Hernàndez i Garcia (Universitat de València)
 
16h | Bertrand Guest (Université d’Angers – 3LAM), « L’imprévu que c’est d’être dans l’univers ». L’essayisme apocalyptique dans La Vie sur Terre de Baudouin de Bodinat 
 
16h30 | Christèle Couleau (Université Sorbonne Paris Nord – Pléiade), Encapsuler la dystopie – Damasio,Vallée du Silicium
 
17h10 : Conclusions

OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
olivierstucky (31 mars 2025). Journée d’études: “L’essai dystopique : formats, discours, valeurs” LPCM. Consulté le 17 mai 2025 à l’adresse https://doi.org/10.58079/13lrx


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