Jean-Marie Jacono, Cécile Prévost-Thomas et Stéphane Hirschi (dirs), Chanson pour… chanson contre, Presses Universitaires de Provence, « Chants Sons », 2024

Qu’est-ce qu’une chanson engagée ? Ce n’est pas seulement une chanson qui prend position « contre » des événements, des conflits et des problèmes sociaux ou politiques. Si ce genre de chanson reste d’actualité, les questions soulevées par le féminisme, les rapports de genre, l’homosexualité et l’humour ont fait émerger des chansons « pour » bien avant la fin du xxe siècle. En outre, dans ce domaine artistique, l’engagement peut se manifester de manière subtile grâce à la musique et aux interprètes, y compris dans les productions commerciales. Les trente-deux contributions rassemblées ici explorent les dimensions variées de la chanson engagée du XIX^e au XXI^e siècle. Issues de la troisième Biennale internationale d’études sur la chanson organisée à Paris (Sorbonne nouvelle et Philharmonie de Paris) et à Aix-en-Provence (université d’Aix-Marseille) en septembre 2021, elles présentent et analysent cette production artistique dans le contexte de dix pays différents (Allemagne, Brésil, Bulgarie, France, Grèce, Islande, Italie, Japon, Liban et Portugal). Les interventions de quatre artistes, Michèle Bernard, Clarika, Jeanne Cherhal et Mustapha Amokrane (du groupe Zebda), réunis à l’occasion d’une table-ronde, éclairent également la notion d’engagement au pluriel.

Sommaire

Première Partie : Du passé, ne faisons pas table rase !

Jean-Marie Jacono (université d’Aix-Marseille) – Présentation

Espaces-Temps

Louis-Jean Calvet (université d’Aix-Marseille) – Partido Alto. Petite typologie de la chanson « engagée » suivie d’un exemple brésilien

Céline Pruvost (université de Picardie) – Les goguettes de pandémie. Chanter les difficultés du présent sur l’air rassurant du passé

Birgit Mertz-Baumgartner (Universität Innsbruck, Autriche) – « Devoir de mémoire grandissant. Jezzaïre » (Médine). La chanson française face au 17 octobre 1961

Héloise Faucherre-Buresi (université Lyon III) – Conscription, impôt et monnaie. L’actualité historique cœur du chant contestataire dans l’Italie unifiée

Marc Gruas (université Toulouse II) – Portugal 1970-1980. Les voix du renouveau politique

Noha Nemer (Université libanaise, Liban) – « Á ville du mélange, guerre du mélange » Beyrouth, le déterminisme, le rêve

Sébastien Bost (université de Tours) – Quand Jacques Demy fait chanter métallos et CRS. L’esthétique musicale controversée d’une révolte ouvrière sous les fenêtres d’Une Chambre en ville

Stéphane Chaudier (université de Lille) – La gauche déconfite en chanson

Yves Érard (université de Lausanne, Suisse) – Quand la chanson française emmerde le Front national. La performativité de la chanson engagée

Figures

Etienne Kippelen (université d’Aix-Marseille) – Colette Magny. De la contestation politique à l’avant-garde musicale

Stefania Bernardini (université d’Aix-Marseille – Chanter Che Guevara. L’homme, le mythe, le symbole, l’icône

Florence Bancaud (université d’Aix-Marseille) – Wolf Biermann ou la contestation faite chanson

Alessandro Marignani (université de Lorraine) – Une chanson engagée pour le hit-parade : Lucio Dalla et Roberto Roversi (1973-1975)

Kalliopi Stigka (Ecole musicale d’Athènes, Grèce) – « Art signifie Liberté ! » Les engagements de Mikis Theodorakis (1925-2021)

Deuxième partie : Et maintenant… !

Cécile Prévost-Thomas (université Sorbonne-nouvelle) – Présentation

Affirmations

Bernard Jeannot (université d’Angers) – Narcisse en échos. Oser l’homosexualité dans la chanson

Renaud Lagabrielle (Universität Wien, Autriche) – Interventions queer en milieu sensible  : Eddy de Pretto

Chiharu Chûjo (Tokyo University of Foreign Studies, Japon, & université Lyon III) – Subversives mais toujours à moitié. La figure de l’engagement féministe dans la J pop

Audrey Coudevylle (université polytechnique des Hauts-de-France) – Quid de la chanson revendicative portée par les femmes aujourd’hui ?

Table ronde

Michèle Bernard, Jeanne Cherhal, Clarika, Mouss (modération : Cécile Prévost-Thomas) – Chansons et engagements aujourd’hui : la création

Troisième partie : Chemins de traverse

Stéphane Hirschi (université polytechnique des Hauts-de-France) – Présentation

Figures

Perle Abbrugiati (université d’Aix-Marseille) – Mourir pour des idées, ici et ailleurs

Martine Groccia (université Lyon II) – Loïc Lantoine, chanteur pas engagé

Gerhild Fuchs (Universität Innsbruck, Autriche) – La poétique du “désespoir joyeux » dans l’engagement social d’Enzo Jannaci

Julie Mansion-Vaquié (université Côte d’azur) – « Crie-le bien fort, use tes cordes vocales ». Tryo, groupe engagé ?

Benjamin Lassauzet (université Clermont-Auvergne) – Les protest songs de Björk

Horizons

Cécile Prévost-Thomas (université Sorbonne-nouvelle) – Chanter est déjà, en-soi, un engagement

Nils Couturier (Universität Basel, Suisse) – Les scies. Pouvoir de sape

Velina Minkoff (INALCO, Paris) – Formes de dissémination dans la chanson socialiste bulgare ou la charge poétique de l’Estrada

Sarra Khaled (Université de Sfax, Tunisie) – Quand l’engagement se fait spectacle. Les enjeux patrimoniaux des chansons du collectif Les Enfoirés

Roberto Francavilla (Università di Genova, Italie) – Tropicalisme brésilien. Entre innovation et résistance culturelle

Giuliano Scala (université d’Aix-Marseille & Università Federico II, Napoli, Italie) – Napule’s Power. La langue d’un collectif

Jacopo Tomatis (Università di Torino, Italie) – De Gramsci à Sfera Ebbasta. La trap italienne des années 2010 et les « classes subalternes »

Ricardo Nogueria de Castro Monteiro (Universidade federal do Cariri, Brésil) – Une analyse de la chanson Boca de Lobo de Criolo. La tragédie politique d’une oppression souriante et de ses souri(re)s cachés

Stéphane Hirschi (université polytechnique des Hauts-de-France) – La chanson biaisée ou la subversion douce

---

---